La complantation consiste à remplacer un pied mort par un nouveau plant, sans arracher complètement la parcelle. Jeunes plants et anciens pieds cohabitent alors dans la même parcelle. Le recours à cette technique permet de lutter contre le dépérissement de la vigne, de maintenir le potentiel de production et la rentabilité de la parcelle, d'assurer la bonne densité du vignoble imposée par les décrets d'appellations. La complantation est une technique délicate à réaliser, et sa réussite n'est pas garantie.
En effet, il est difficile pour un jeune plant de se développer dans une plantation existante, en raison de la concurrence du système racinaire des vignes en place, de la compaction du sol, de sa fragilité face au travail mécanique du sol, des maladies puisque le jeune plant se trouve hors de la zone d'atteinte des traitements phytosanitaires...
La complantation est une technique fastidieuse qui nécessite une surveillance accrue de la part du viticulteur. Il faut d'abord commencer par arracher tous les ceps morts. L'utilisation d'une mini-pelle équipée d'un godet griffe permet, en une opération, d'arracher le cep, d'extirper les racines
de la terre et d'ameublir le sol en vue de la plantation.
Deux époques sont alors envisageables pour réaliser la plantation :
- À l'automne, avec des plants aoûtés en pots (de 1 à 3l) les plants sont plus vigoureux avec des racines plus développées. Ils doivent être plantés hors période de forts gels pour éviter de brûler en partie les racines.
- Au printemps, de préférence avec des plants grefféssoudés hautes tiges (le greffon est placé sur un porte-greffe de 70 cm environ de long). Le plant est directement monté, avec la végétation plus proche du fil porteur et de la zone de pulvérisation des produits phytosanitaires.
Les troncs sont très droits, sans pampres, et quasiment sans plaies puisque éborgnés en pépinière. L'entretien des plants est ensuite tout aussi indispensable pour garantir une bonne
reprise et valoriser le travail effectué.
Quelques étapes clés :
- Tuteurer les plants et attacher le tuteur au fil porteur dès la mise en place,
- Soigner l'épamprage,
- Arroser si besoin. Un bon arrosage à la mise en place permet un meilleur scellage. Les arrosages ultérieurs doivent être anticipés avant l'apparition des premiers symptômes de sécheresse.
- Soigner la protection phytosanitaire. Le feuillage doit être indemne de mildiou mosaïque jusqu'à l'aoûtement de la tige principale.
- Tailler plus tardivement que le reste de la parcelle car les complants sont plus précoces.