Une information circule actuellement et commence à faire grand bruit: l' agriculture biologique serait plus polluante que l'agriculture conventionnelle car elle diffuse dans l'environnement du cuivre à grand renfort de consommation de carburants fossiles fortement émetteurs de CO2.
Une constatation bien embarrassante pour le CAP : plus de 85 % des cultures que nous suivons sont en effet conduites en bio (98% avec les conversions en cours), le plus souvent depuis de nombreuses années.
Nous polluons donc au Cuivre avec un bilan carbone désastreux. Dont acte.
Encore quelques années et l'on imputera aux viticulteurs bio l'accélération fulgurante du changement climatique.
Certains de ces voyous du bio ameublissent les sols à l'aide de tracteurs en labourant superficiellement des sols riches en graines sauvages, ou pire encore, certains laissent des couverts végétaux qu'il faut tondre avec de lourds tracteurs consommateurs de fuel.
Nous pourrions pourtant de manière très efficace, en épandant dans la nature des herbicides anti germinatifs (dont l'action peut durer plusieurs années), stériliser les germes de vie dans les graines, maintenir des surfaces bien compactes et imperméables, empêchant toute velléité à une « mauvaise » herbe de pousser puisque même si elle avait eu le courage de germer, elle serait morte de soif... Au lieu de cela, les viticulteurs bio s'escriment à réaliser 2 à 3 scandaleux passages supplémentaires par an de tracteurs...
Ils épandent des pleines remorques de fumiers et composts élaborés à partir de produits riches en microorganismes vivants, alors que nous aurions pu économiser une quantité d'énergie considérable en appliquant quelques centaines de kilogrammes d'engrais chimiques seulement par ha, aux vertus acidifiantes, lessivables et solubles dans l'eau de pluie pour alimenter en direct les nappes phréatiques.
A l'aide de tracteurs puissants, ces mêmes viticulteurs plantent de jeunes plants de vignes dans des terrains préparés en profondeur pour qu'ils retiennent davantage d'eau de pluie, alors qu'ils auraient pu injecter dans le sol du polyacrilate de potassium, ce gel de synthèse qui aurait capté l'eau dans les quelques centimètres a proximité des racines...
Et peu importe que la technologie travaille actuellement sur les outils électriques ou que certains reviennent au cheval sur de petites unités palliant ainsi les dernières contraintes de la viticulture biologique...
Les viticulteurs bio ont scandaleusement abandonné l'usage des pesticides de synthèse pour se tourner vers un métal lourd comme le cuivre, au mépris des efforts de recherche effrénés des multinationales de l'agrochimie qui nous permettent d'obtenir la même efficacité en utilisant des biocides chimiques de synthèse terriblement plus efficaces...
Donc oui, nous assumons de polluer « bio », et d'utiliser une molécule comme le cuivre qui est un métal lourd certes, mais dont le viticulteur réduit l'usage petit à petit grâce à des suivis plus pointus, et des techniques d'application plus précises (La dose de cuivre autorisée par la commission européenne vient d'être diminuée à 4 kg/ha/an lissée sur 7 ans. (au lieu de 6 kg))
Ce fameux cuivre est effectivement un métal lourd, mais les doses d'emploi font qu'on ne le retrouve ni dans les vins ni dans les eaux analysées. Les éventuelles contaminations au cuivre étant dues dans l'immense majorité des cas aux canalisations (3)...
Par contre, ces vins bio ne contiennent pas de traces des molécules telles que le boscadil, la phtalimide, le pyrimethanil, le fenhexamid, l'iprodione, l'iprovalicarbe, le fludioxonil, le dimetomorphe, le tébuconazole...molécules qui ont été détectées seules ou accompagnées dans 56 % de 860 vins analysés. (1)
Et les molécules telles l'atrazine, la simazine, la terbutilazine que l'on retrouve également dans les eaux du robinet distribuée par 36 % de plus de 20 000 stations de traitement de l'eau ne proviennent pas du cuivre non plus...(étude de l'Anses publiée en 2013).(2)
Sous notre climat méditerranéen qui se prête si bien à la culture biologique, assumons donc de « polluer bio » en continuant à tenir le plus éloignés possible des produits chimiques de synthèse nos vignes et nos cultures méditerranéennes, nos travailleurs dans les champs, nos enfants qui boivent l'eau du robinet, et tous amateurs de vins et de produits agricoles de qualité élaborés avec soin...
(1) Etat des lieux du laboratoire Dubernet publié en 2015 Résidus phytosanitaires dans les vins : Un état des lieux.
dubernet.com/pdf/publications-scientifiques/publiPhyto2015.pdf
(2) Evaluation des risques liés aux résidus de pesticides dans les eaux de distribution https://www.anses.fr/fr/system/files/ORP-Ra-PesticidesEau.pdf
(3) http://www.dubernet.com/pdf/publications-scientifiques/publiPhyto2015.pdf